Un texte tiré des conférences de OMRAAM MIKHAËL AÏVANHOV
N° 626 le 1er août 1954
LA RESPONSABILITÉ DES JOURNALISTES – LA SCIENCE DES TROIS LOIS DE L’INCARNATION
Un journaliste doit avoir encore plus de qualités qu’un autre professionnel. Il faut qu’il ait une âme sensible, des connaissances étendues et un sens moral. Il ne doit pas écrire avant d’avoir réellement vu et bien senti le sujet qu’il veut traiter, sous le prétexte d’exercer sa plume. Or on constate qu’il fait bien souvent tout le contraire, agissant un peu comme Nastradine Hodja, qui avait décidé de publier un calendrier météorologique. Voici ce qu’il était en train d’écrire : samedi : pluie ; dimanche : neige ; lundi : pluie, etc.. quand sa femme lui dit : « Mais, voyons Nastradine, lundi, je fais ma lessive ! La pluie, ne va pas. – Bon, alors, j’écris beau temps. » Voilà comment Nastradine Hodja composait son calendrier. Si les journalistes savaient ce qu’ils doivent savoir, s’ils étaient plus instruits et plus responsables, quel bonheur ils pourraient apporter aux humains !
Malheureusement un journaliste est capable d’écrire des articles avec la même attitude qu’un homme qui prétendrait rendre un visage plus beau en lui coupant le nez ; ou en coupant les branches d’un arbre qui porte des fruits, sous prétexte de le tailler. Si des journalistes aiment la beauté et la vérité, ils doivent avant tout s’imprégner, non une fois mais de nombreuses fois, de ce qu’ils voient et entendent, jusqu’à ce qu’ils en aient senti la valeur profonde et le sens. Dans ce cas, ils seront inspirés et Dieu les prendra à Son service. Tout le monde sera content d’eux et ils deviendront glorieux. Mais s’ils écrivent sans avoir vraiment senti la réalité des choses, dans ce cas ils détruisent l’humanité, rabaissent les gens utiles à la société et glorifient les crapules.
Un jour je réunirai les journalistes et leur dirai qu’ils sont aussi ignorants que des bébés. Ils se rebifferont, seront indignés, et diront : « Comment, des bébés ? » – Oui, parfaitement ! Il existe toute une science qu’ils ignorent et qui leur est pourtant indispensable pour exercer leur profession avec sagesse et sagacité. De nombreux journalistes jugent de tout et de chacun sans même se demander s’ils sont capables de juger de ce qui les dépasse. Dans l’ignorance des grandes Lois de la vie, de l’Univers, ils comparent, critiquent, décident à tort et à travers, mêlant les niveaux et les ordres de grandeur. Comment peut-on juger les événements et les êtres alors qu’on ignore qu’il existe trois sortes d’hommes qui agissent dans le monde, chaque sorte étant liée à une loi déterminée qui correspond à des durées et à un niveau particulier ? Les actions déclenchées par ces trois sortes d’hommes interfèrent ; et les événements, bien qu’ayant l’apparence d’appartenir au même plan et au même moment sont, en fait, un tissu de complexités à démêler grâce à la connaissance des lois naturelles et divines régissant les divers phénomènes.
Les journalistes devraient au moins savoir qu’il y a les hommes envoyés dans le monde par la Loi de la Providence divine. Ces hommes apportent le divin, la lumière, l’amour. Parmi eux, il faut citer Ram, Bouddha, Jésus.
La 2ème sorte d’hommes manifestent les désirs, les tendances, la mentalité d’une époque comme l’ont fait Rousseau et Nietzche.
D’autres hommes sont envoyés par le destin, c’est-à-dire qu’ils accomplissent les conséquences des actes vécus par les peuples dans le passé. Ces hommes viennent pour détruire, punir, faire payer les dettes, tels Attila, Hitler, Néron et d’autres.
Ces trois catégories d’humains sont liées à trois lois différentes.
3 – Les troisièmes dépendent de la Loi de la nécessité qui régit les foules. Tous les êtres livrés à leurs instincts, à la haine, à la jalousie, à la violence, à l’esprit de vengeance etc.., suivent cette loi, c’est-à- dire qu’ils se livrent à des choses qui les contraignent à suivre l’unique chemin de la descente.
2 – Les hommes de la 2ème sorte sont soumis à la Loi de la volonté libre qui offre deux routes : l’une vers le bas, l’autre qui se dirige vers le haut. Ceux qui sont régis par cette loi sont les disciples, les êtres moraux, qui luttent contre leurs instincts et cherchent à acquérir la domination et la maîtrise d’eux-mêmes. Leur norme est le travail intérieur.
1 – Les êtres envoyés par la Providence divine suivent la Loi de la Providence Ils sont dans la vérité ; ils sont libres parce qu’ils sont au-dessus des fluctuations. Ils se dominent totalement et peuvent accomplir des oeuvres magnifiques. La Providence se sert d’eux et les place ici ou là, leur faisant jouer tel ou tel rôle en vue de fins qui lui sont propres. Pour eux, il y a mille voies possibles.
Les Maîtres et les Initiés ont, de tout temps, révélé l’existence de ces trois lois, de ces trois chemins. Les événements sociaux, nationaux et mondiaux tissent ensemble les actions de ces trois sortes d’humains régis selon les trois Lois.
Il n’est donc pas facile à un homme ordinaire, soumis lui-même à la loi de nécessité, de porter un jugement sur les faits et sur les êtres de son temps ; or c’est ce que font avec assurance et audace de très nombreux journalistes, insouciants de leur propre ignorance de cette profonde Science apportée par les Maîtres.
Que de choses à leur expliquer à ce sujet, qui pourtant leur permettraient d’en comprendre la complexité, ainsi que la nécessité de renseigner le public de façon à servir leur évolution. Ils devraient d’abord étudier à l’École des hommes venus sous la Loi de la Providence divine.